Lausanne, 22 octobre 2025 – L’année viticole 2025 s’est déroulée comme sur des roulettes ; de quoi mettre du baume au cœur des vigneronnes et des vignerons. Nombre d’entre eux ont partagé publiquement la bonne nouvelle : les photos de caissettes pleines et de vendangeurs souriants ont fleuri sur les réseaux sociaux.
Trop chaud ou trop froid, trop sec ou trop mouillé : les dernières années nous ont presque habitués à supporter les extrêmes. L’an 2025 est venu calmer tout ça. Un peu de normalité, qu’est-ce que ça fait du bien ! « Durant les quatre premiers mois de l’année, les températures se sont situées au-dessus de la moyenne », détaille Olivier Viret, responsable du centre de compétence vitiviniculture de l’Etat de Vaud. « Le début de l’année était aussi moins arrosé, d’où la parfaite santé des vignes, exemptes de mildiou. Le mois de mai correspondait à la norme ; on a profité d’une floraison remarquable ! La moyenne du mois de juin affichait 3,5 degrés de plus que la norme de 30 ans (1991-2020), ce qui a boosté la croissance végétative. De là, il était clair que les vendanges seraient précoces. » Même si l’été nous a semblé très chaud, il s’approchait pourtant de la moyenne.
Pluies sans incidence
La pluviométrie moyenne, voire basse, durant les premiers mois de l’année a profité au début du cycle végétatif de la vigne. Les pluies plus importantes des mois de juin, août et septembre n’ont pas eu d’incidence sur la qualité des raisins. « La qualité était faite quand la pluie est arrivée. La messe était dite ! » se réjouit François Montet, président de la Fédération Vigneronne Vaudoise (FVV). « La pluie à la vendange, c’est plus un problème de logistique. On ne récolte pas quand il pleut. Cette année, on n’a pas pu travailler pendant six jours. Ça a rallongé la période de vendanges. Pendant ce temps, il faut tenir les équipes de vendangeurs en haleine… »
Du tri pour le pinot noir, de l’anticipation pour le merlot
Comme avec tous les fruits, il y a toujours un risque que le raisin bien mûr et mouillé commence à perdre en qualité. Mais le savoir-faire des vignerons permet d’y palier. « On a trié la vendange, surtout les pinots noirs, explique François Montet. C’est une bonne chose pour la qualité finale, on a gardé que les plus beaux grains. Le chasselas, tout comme le gamay, le gamaret et le garanoir ont bien tenu. On a récolté le merlot un peu plus tôt que d’habitude, car il est sensible à l’humidité. Ça donnera des merlots croquants, sur le fruit. »
« Une magnifique qualité! »
Président de la Communauté Interprofessionnelle du Vin Vaudois (CIVV), Olivier Mark s’exprime aussi sur la qualité de la vendange 2025 : « C’était une année optimale jusqu’à la veille des vendanges, on a finalement une magnifique qualité ! La nature a donné plus cette année que le plus ambitieux des plans de relance étatique ! Il suffisait de se promener sur les chemins de vigne pour constater à quel point le vignoble était magnifique. Pendant les vendanges, même si elles ont demandé un bon sens de l’organisation, on sentait une vraie volonté des vigneronnes et des vignerons de montrer leur bonne humeur autour du beau produit de leur récolte. Après s’être fait entendre au cœur d’une situation économique tendue, les vigneronnes et les vignerons se sont concentrés sur leur travail et, Dieu merci, la vendange est belle. » Quant à la quantité, elle semble être légèrement en dessous des prévisions, mais il faut attendre le retour de toutes les déclarations d’encavage avant d’articuler des chiffres.